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Ayo to the World

today9 octobre 2013 7

Arrière-plan
Ayo

Ayo prend soin d’elle. Ces derniers jours, la chanteuse-mannequin métisse allemande n’en finit plus de suivre des régimes détox de luxe, à renfort de jus de ceci et de jus de cela. Elle n’a pourtant pas grand-chose à se reprocher, elle qui ne fume ni ne boit. Sauf que son agenda automne-hiver ressemble déjà à celui d’une championne dans ses starting-blocks avec, lundi dernier la parution du disque Ticket to the World, le lancement d’une tournée puis, en janvier, le tournage de son tout premier film en tant qu’actrice pour le cinéma. Il ne s’agit pas (encore) du biopic sur Joséphine Baker -Dominique Besnehard lui en promet le beau rôle depuis plusieurs années– mais d’une comédie romantique de Pierre Jolivet. Au côté d’Alexandra Lamy, elle incarnera une « Cubaine homosexuelle qui fait du Couchsurfing ».

Annonçant cela, Ayo écarquille les yeux, gênée. Elle redoute d’en avoir trop dit. On revient donc à son flambant et quatrième CD, fort aimable avec, à son générique, la patte prisée du producteur new-yorkais Jay Newland (Norah Jones), un duo avec le rappeur Youssoupha (Fire), sans oublier deux reprises, l’une empruntée à Boney M, l’autre à son idole du moment, Sixto Rodriguez. « Quelle pureté, cet homme! Cela fait du bien. »

Enregistrées à New York dans un studio légendaire (Avatar, anciennement The Power Station, où défilèrent Lennon, Bowie, Blondie), ses nouvelles chansons sont celles d’une auteure-interprète vagabonde. Entre New York, Paris et Cologne, Ayo vit au jour le jour avec ses doutes et ses petits cahiers, dans lesquels fleurissent ses refrains toujours écrits en anglais, invariablement phrasés avec une pointe d’accent héritée de son père, nigérian. « J’écris des chansons tout le temps et quand je réalise que j’ai de quoi faire un disque, j’entre en studio. »

Ce n’est guère plus compliqué avec la pop-soul-folk d’Ayo. Ses chansons s’en ressentent, émotionnelles, élémentaires, semées de peines et de fureurs, de trémolos parfois appuyés. De confidences aussi. Ses fans savent tout de son enfance embrouillée par les frasques d’une maman toxicomane. Son disque précédent porte le nom de sa fille de 3 ans, Billie-Eve, née prématurée après deux grossesses épiques épanchées dans les médias.

« Cette fois, dit l’artiste, il y a trois chansons où je ne parle pas de moi mais de l’état du monde : Fire, Complain, Ticket to the World. Je n’avais encore jamais rappé dans mes disques. Mais là, cela me semblait juste. » Dans Fire, Ayo chante au nom des ghettos au bord de la crise de nerfs sur le mode The City Is on Fire. Dans Ticket to the World, qui donne son nom au disque, elle clame sa soif de liberté.

« Au départ de ce titre, il y a ma rencontre avec un Camerounais qui m’a raconté son arrivée en France avec des faux papiers. Cela lui a valu d’être refoulé plusieurs fois et pourtant, aujourd’hui, il se débrouille très bien… » De ce récit édifiant, Ayo tire une complainte où elle se rêve en Robin des bois luttant contre les injustices. « Cette histoire m’a fait réaliser ma chance d’avoir mon passeport européen, que je laisse toujours sur mon piano, comme ça, je sais où il est. Mais un passeport est une chose horrible en soi : cela renvoie au tri des humains. En plus de l’argent, il faut un passe-droit pour voyager. »

Une réalité qui a doublement heurté Ayo lors de la préparation du disque : « Je faisais des démarches pour que l’une de mes tantes du Nigeria puisse venir se soigner en Europe. C’était très long, elle est décédée entre-temps. » N’empêche, ses textes et ses musiques veulent inéluctablement faire résonner l’espoir. Elle n’en démord pas : « La musique guérit les hommes, améliore le monde. C’est une bénédiction. »

Écrit par: radio_pulsar

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