
Le marché du jeu vidéo en France enregistre une croissance soutenue de son chiffre d’affaires 2017, tiré par les ventes des nouvelles consoles Switch , Playstation 4 Pro et X Box One X . Au total, le secteur a généré 4,3 milliards d’euros de recettes, un chiffre en hausse de 18 % par rapport à l’année dernière . « Nous n’avions pas connu ce rythme depuis 2010 », se réjouit Julie Chalmette, la présidente du Syndicat des éditeurs de logiciels de loisirs (SELL), qui dévoile l’étude ce lundi. Cette année, la méthodologie se veut plus précise pour évaluer les ventes de jeux sous forme dématérialisée. D’après le SELL, les principaux éditeurs lui transmettent désormais leurs chiffres de ventes de jeux complets via les places de marchés en ligne comme Steam, Playstation Network ou X Box Live. Au total, 39 % des jeux pour PC et consoles sont vendus sous forme numérique.
Les ventes additionnelles liées aux microtransactions en cours de jeu sont estimées à partir d’un panel de consommateurs défini par l’organisme Gametrack. Côté jeux sur smartphone, le SELL s’est associé aux spécialistes des applications mobiles AppAnnie pour mesurer ce nouveau segment du marché. Comme les années précédentes, les ventes de jeux en magasin sont relevées par les distributeurs.
Plus rigoureux grâce à ses nouveaux partenaires, le SELL a révisé à la hausse les chiffres 2016 du secteur. « Finalement, le marché pesait 3,6 milliards d’euros au lieu de 3,4 milliards, notamment en raison d’une réévaluation du marché du jeu vidéo sur mobile », note Julie Chalmette.
En 2017, les ventes de matériels, les PC spécialisés, consoles de salon, consoles portables et accessoires comme les manettes ou les casques de réalité virtuelle, ont augmenté de 17,9 % par rapport à 2016. « Le contexte 2017 a été extrêmement porteur pour les ventes de consoles », confirme Laurent Donzel, le directeur « Industrie culturelle » pour l’institut d’étude de marché GfK. Elles ont augmenté de 33 % notamment grâce à la Nintendo Switch. Les rééditions de consoles phares des années 1990 (Nintendo Nes et Super Nintendo, par exemple) ont pesé 9 % des volumes vendus.
En toute logique, le succès des consoles a aussi entraîné une augmentation des ventes de jeux. « L’innovation technologique alimente la création artistique », souligne Julie Chalmette. « FIFA 18 » d’Electronic Arts est le jeu vidéo le plus vendu en France en 2017, (1,3 million d’unités non dématérialisées), suivi de Call Of Duty: WWII d’Activision Blizzard et du dernier épisode de La légende de Zelda de Nintendo.
Néanmoins, attention à l’arbre qui cache la forêt. « On ne peut que se réjouir des chiffres du SELL mais il n’y a pas de corrélation directe entre la santé du marché français du jeu vidéo, qui ne pèse que 7 % du marché mondial, et la santé des studios de développement français », souligne Julien Villedieu, le délégué général du Syndicat National du Jeux Vidéo.
Près d’un tiers des entreprises du secteur était en déficit l’an dernier souligne-t-il, à la fois inquiet et heureux de ce chiffre qui traduit qu’elles sont prêtes à prendre davantage de risques. Conscient de la fragilité d’une partie de l’industrie vidéoludique et des opportunités du secteur en croissance, le député Denis Masséglia a lancé le mois dernier un groupe d’étude à l’Assemblée Nationale.