
Régulièrement, les actualités scientifiques mentionnent l’exploration de Mars avec les tentatives d’Elon Musk, les performances de Curiosity ou encore le remplaçant futur de ce dernier. La Chine et l’Europe ne souhaitent pas se lancer dans cette course frénétique vers la planète rouge, car c’est la Lune qui comble toutes leurs attentes pour l’instant. La sonde Chang’e 3 a eu le privilège de poser ses roues sur le sol lunaire qui n’a plus été foulé par l’Homme depuis de nombreuses années.
Chang’e 3 est la troisième sonde spatiale développée par la Chine dans le cadre de son programme d’exploration lunaire. Contrairement aux deux engins spatiaux précédents Chang’e 1 (lancé en 2007) et Chang’e 2 (2010), qui avaient été placées en orbite autour de la Lune pour étudier notre satellite, Chang’e 3 emporte un rover (astromobile) qui doit être déposé en douceur sur le sol lunaire et mener des études in situ.
Les spécifications de l’engin ont été figées en novembre 2009. Deux ans plus tard, une simulation de la phase d’atterrissage, la partie la plus délicate de la mission, est exécutée avec succès. Enfin, en mars 2012, la réalisation du prototype est achevée et la construction du modèle de vol débute.
Si certains avaient quelque peu oublié l’aspect de la Lune, la Chine leur propose de découvrir de nouvelles photos qui ont été prises à la fin de l’année 2013. Cette découverte arrive tardivement, mais elle vient juste d’être relayée de manière publique. La Lune a été explorée par YuTu qui est assez loin des compétences de Curiosity déployé sur Mars depuis plusieurs années. Il possède tout de même une antenne parabolique ainsi que des panneaux solaires et même des caméras. Cette série de clichés relance le débat sur l’exploration de la Lune avec l’installation d’un village.
L’ambitieux programme spatial chinois prévoit d’envoyer en 2018 une nouvelle sonde baptisée sans surprise Chang’e 4. L’alunissage devrait cette fois se réaliser sur la face cachée de la Lune. A terme, l’installation d’une base permanente est prévue. Elle pourrait accueillir le premier Taïkonaute qui foulerait la surface lunaire.
Les astronomes pourraient plus facilement se lancer dans la conquête de l’espace. La Chine et l’Europe semblent être très intéressés par une exploration plus importante de la Lune. Si les différents projets mis en place se concrétisent, d’ici 2018, le satellite pourrait à nouveau avoir de la visite, mais cette fois ce sera la face cachée qui sera scrutée dans les moindres détails. En effet, la sonde Chang’e 4 aurait la lourde tâche de se rendre dans une zone inexplorée qui n’a jamais été photographiée. Par conséquent, la Chine pourrait largement marquer des points, ce qui favoriserait la mise en place d’une base d’ici 2030. Ce pays serait ainsi en mesure de fouler à nouveau le sol, car l’Homme a délaissé la Lune depuis la dernière mission Apollo.
Chang’e 3 est la troisième sonde spatiale lunaire chinoise, lancée le 1er décembre 2013 et qui s’est posée sur le sol lunaire au nord-ouest de Mare Imbrium. Contrairement aux deux sondes précédentes, Chang’e 1 et Chang’e 2, qui étaient des orbiteurs, Chang’e 3 a déposé le 14 décembre 2013 sur la Lune un astromobile (rover) baptisé Yutu (lapin de jade), chargé d’explorer la surface de notre satellite naturel.
Cette mission fait partie du programme chinois d’exploration lunaire de l’Agence spatiale chinoise, qui comporte également à l’horizon 2015 une mission de retour d’échantillons. La sonde Chang’e 3 réunit plusieurs premières pour le programme spatial chinois : atterrissage en douceur sur un autre corps céleste, mise en œuvre d’un générateur thermoélectrique à radioisotope et d’un robot mobile.
L’atterrisseur comme le rover emportent plusieurs instruments scientifiques pour analyser le sol lunaire, ainsi qu’un télescope fonctionnant dans l’ultraviolet. La durée de la mission sur le sol lunaire est de trois mois pour le rover, et de un an pour l’atterrisseur. Chang’e 3 est le premier engin spatial à se poser sur la Lune, depuis l’atterrissage de la sonde spatiale soviétique Luna 24 qui avait ramené un échantillon de sol lunaire en 1976.
**La Lune de miel russo-chinoise**
La Russie et la Chine, qui ont commencé à harmoniser leurs normes de construction des vaisseaux spatiaux en vue d’organiser des vols habités vers la Lune, réaliseront prochainement une percée dans l’exploration de l’espace, estiment les experts russes.
Selon un responsable de l’industrie spatiale russe, les astronautes russes et chinois peuvent débarquer sur la Lune au milieu des années 2020.
Ce projet conjoint sera aussi important que la première mission spatiale conjointe Soyouz-Apollo organisée par l’URSS et les Etats-Unis en 1975, estime Sergueï Filipenkov, rédacteur du magazine Aviapanorama et expert de la médecine spatiale.
Selon lui, la Chine a un grand potentiel pour explorer la Lune. Plusieurs satellites chinois évoluant en orbite lunaire prennent des photos de la surface de la Lune. Les Chinois entendent se poser sur la Lune et la Russie peut les aider en mettant ses technologies à leur disposition.
Il est fort probable que les astronautes russes et chinois se rendront sur la Lune à bord d’un vaisseau chinois et utiliseront les rovers lunaires de fabrication chinoise.
Dans le même temps, les experts estiment que le vaisseau chinois décollera au moyen d’une fusée russe Angara. Ce tir peut être effectué depuis le cosmodrome Vostotchny que la Russie construit dans la région de l’Amour. Moscou compte effectuer son premier vol habité vers la Lune en 2028 en lançant une fusée Angara depuis Vostotchny, d’après les experts.
**Le Luxembourg veut exploiter les ressources minières de la Lune**
Petit par la taille mais ambitieux par les projets, le Luxembourg vient de lancer un programme de conquête spatiale. Mais contrairement aux grandes nations comme la Chine, la Russie ou les USA, le prospère grand-duché ne compte pas se rendre sur la Lune ou autres astéroïdes pour la gloriole. Le projet, plus pragmatique, est typique de l’esprit de ce petit pays qui doit sa richesse à la multitude de banques, d’une fiscalité allégée et d’une discrétion à toute épreuve.
Le Luxembourg cherche des entrepreneurs privés pour exploiter les ressources minières de l’espace. De la science-fiction pensez-vous ? Plus depuis deux mois et la promulgation par le président américain Barack Obama du « Space Act », une loi autorisant l’usage commercial des richesses potentielles des astéroïdes et de la Lune. Les ressources de la Terre risquent-elles de se tarir ? Pas de problème, allons piller les trésors minéraux de notre satellite et de tous ces cailloux inutiles.
Et dès qu’il est question de gros sous, le Luxembourg choisit de faire cavalier seul. Pourtant, il est membre de l’Agence spatiale européenne (ESA). Mais comme le fait remarquer le ministre de l’Économie, « le rythme de travail de l’ESA n’est pas le mien ». Et de préciser: « Tous les projets d’investissements prennent des années de discussions et après, on discute pendant des années pour savoir où ces investissements vont se faire. » Impossible de critiquer plus ouvertement la lourdeur de la bureaucratie technocrate de la vieille Europe. Et au Luxembourg, plus qu’ailleurs, le temps c’est de l’argent.