Improvisateur extraordinaire, compositeur intemporel, pionnier de la guitare soliste, Django Reinhardt (1910-1953) a donné naissance à un genre unique, le jazz manouche, qui continue à rencontrer un vif engouement. L’exposition, Django Reinhardt, le génie du jazz manouche, fait découvrir son parcours au travers d’une France d’entre-deux-guerres et sous l’Occupation. Elle évoque aussi ses grandes collaborations avec de nombreux musiciens, dont Stéphane Grappelli ou les jazzmen américains.
Django Reinhardt a fasciné ses contemporains par la manière dont son éclatante virtuosité a triomphé de son handicap, faisant oublier qu’il avait perdu l’usage de deux doigts dans l’incendie de sa roulotte, à l’âge de dix-huit ans. Prenant la tête, avec le violoniste Stéphane Grappelli, du Quintette du Hot Club de France, il a donné naissance à un nouveau style de jazz : le jazz manouche. Il a partagé la scène avec certains des plus grands noms : Coleman Hawkins, Duke Ellington ou Benny Carter.
Des bals de la rue de Lappe au Boeuf sur le toit, des boîtes de Pigalle à la Salle Pleyel, des grands cinémas des Champs-Élysées au Cirque Médrano ou aux puces de Saint-Ouen, le parcours de Django est une géographie parisienne en soi. Outre une collection de documents inédits et l’évocation de l’atelier des mythiques guitares Selmer, l’exposition fait une place à ceux qui ont su capter l’âme de Paris : des photographes comme Eugène Atget, Brassaï, Émile Savitry, Willy Ronis ou Robert Doisneau, mais aussi des écrivains, des peintres et sculpteurs.
Un documentaire de Jean-Christophe Averty sera également projeté dans l’amphithéâtre de la Cité de la Musique sur l’hommage rendu à l’artiste par ses proches à travers bon nombre d’archives et de témoignages.
Jean Baptise Reinhardt est né en 1910 à Liberchie en Belgique de ce peuple du voyage venu des Indes, d’ Europe centrale, de Germanie, des Flandres et enfin d’ Alsace-Lorraine. Enfant, déjà, ses prouesses au violon éblouissent, puis au banjo et enfin à la guitare. Il se produit avec l’orchestre de ses parents dans les demeures des gens aisés ainsi que dans les guinguettes du bord de la marne. Django gagne vite en réputation et brille au banjo-guitare en exécutant des valses très techniques.
En 1928, Jean Vaissade permet à Django d’ enregistrer son premier disque. On peut lire sur la cire Jiango Renard » banjoiste ! Nul ne sait épeler son nom mais déjà le lyrisme, la virtuosité et l’ imagination du futur Django Reinhardt est perceptible. Django Reinhardt devient vite un musicien réputé et Jack Hylton lui propose de l’ engager dans sa formation de Jazz pour se produire à Londres. Le destin en a voulu autrement et quelques heures plus tard un incendie dans sa roulotte le meurtrieà la main gauche et au genou. Durant dix-huit mois Django souffrait de ne voir sa main cicatriser. Le 23 janvier 1929, Django subit une intervention chirurgicale durant laquelle sa main fut drainées puis brûlées au nitrate d’ argent afin quelle cicatrise. Son frère en guise de rééducation lui apporta une guitare.
Django du, comme chacun sait, inventer une nouvelle technique guitaristique. Après six mois d’ effort , de travail régulier , il retrouva une virtuosité incroyable d’ autant plus incroyable quelle n’ utilisait que deux doigts. Depuis ce jour , Django abandonna définitivement le banjo au profit de la guitare.
En 1930, lorsque Django sortie de l’ hôpital le monde de la musique avait évolué. Le jazz avait mûrie et la guitare avait sa place au sein des formations. A 20 ans, Django reinhardt découvre Duke Ellington, Joe venuti, Eddie Lang puis Louis Amstrong. En 1931, Django rencontre Stéphane Grappelli, ils créent le Quintet du hot Club de France. De cette collaboration va naître une musique novatrice et de nombreux chefs d’ oeuvres.
En 1934, le Quintet éblouit les spectateurs de l’Ecole normal de musique. Le quintet a trouvé sa voix, son style et s’ implante dans le monde du Jazz. Django s’ impose comme l’ un des plus grand guitariste de son temps. Alix Combelle raconte que Django, Coleman Hawkins, Bill Colemans et Benny Carter s’ affrontent sur I can’t dance un morceau difficile.
Django avec le quintet parcoure l’ Europe. En 1939, Duke Ellington écoute Django et lui dit J’ aimerai jouer avec vous et Django répond Moi aussi, mon frère.
En 1939, la guerre est déclarée, Stéphane va se réfugier à Londres alors que Django reste en France. Durant la guerre, chacun joue dans des formations différentes. Les retrouvailles se font dans une joie immense et ils improvisent sur la Marseillaise.
En 1946, Django a enfin un contrat pour l’ Amérique et va jouer avec Duke Ellington. Ce rendez-vous est raté. La critique ne pardonne pas à Django ses retards répétés, sa désinvolture, son refus des « bis » » etc. En 1947, Django rentre en France, il est le plus grand guitariste de jazz et il est touché moralement et professionnellement. Django ne joue que de temps en temps et consacre la plu part de son temps à la peinture, la pêche et le billard.
Le 8 avril 1953, Django enregistre son dernier disque avec Martial Solal au piano, Pierre Michelot à la contrebasse, Fats « Sadi » Lallemant au vibraphone et Pierre Lemarchand à la batterie. Certain noterons l’interpretation éblouissante de nuage enregistrée sur ce disque et peuvent pressentir que Django savait qu’ il l’ enregistrait pour la dernière fois. Django disparaît le 16 mai 1953 emporté par un congestion Cérébrale, il repose à Samois sur seine.