L’automne est là, et avec lui son cortège de feuilles mortes. Mais par pitié, cessons de les chasser à coups de souffleurs de feuilles, écrit ce journaliste belge. Polluantes et bruyantes, ces machines sont aussi complètement insensées. Y a-t-il machine plus démoniaque, bruyante et inutile que le souffleur de feuilles mortes ? La question a peut-être l’air futile à première vue, admet le quotidien belge De Morgen. Il n’empêche qu’elle suscite une polémique dans plusieurs pays. Extrêmement bruyantes, ces machines sont également très néfastes pour l’environnement, ce qui a conduit à leur interdiction dans plusieurs villes des Etats-Unis, dont Santa Monica, où les citoyens sont même invités à dénoncer les contrevenants.
Il a effectivement été démontré que le moteur à deux temps d’un souffleur de feuilles émet autant de polluants qu’une grosse voiture, confirme le Washington Post. « Comme ce moteur est dépourvu de système de lubrification, le carburant doit être mélangé à de l’huile. De surcroît, près de 30 % du carburant utilisé échappe à une combustion complète, ce qui conduit à une importante émission de polluants atmosphériques », parmi lesquels le monoxyde de carbone, des hydrocarbures et le protoxyde d’azote, responsables de pluies acides, de réchauffement climatique et de la formation de smog.
Va-t-on suivre cet exemple en Europe et revenir au bon vieux rateau ? se demande le journaliste, qui indique que dans la ville néerlandaise d’Utrecht, une proposition a été déposée dans ce sens. A l’appui de cette interrogation, il cite un extrait du roman satirique Er ist wieder da (Il est de retour, Belfond, 2014). L’écrivain allemand Tmur Vermes y imagine le retour d’Adolf Hitler, des années après sa mort. Parmi les innombrables nouveautés auxquelles il est confronté, « il est réveillé un matin par un bruit satanique et totalement inconnu. C’est un souffleur de feuilles. »
« Il est d’abord furieux, raconte De Morgen. Mais sa colère laisse rapidement place à de l’admiration lorsqu’il réalise que l’homme qui déplace ces feuilles est en train d’appliquer un ordre de sa hiérarchie, sans ronchonner, pourtant pleinement conscient que cette activité est totalement insensée, vu le temps automnal venteux. »