Allô Houston, répondez, y a-t-il quelqu’un? Barack Obama l’a annoncé lundi soir, la Nasa, comme les autres agences fédérales, sont fermées depuis ce mardi matin. Quelque 18.000 employés de l’agence spatiale américaine sont contraints au chômage technique à cause de l’impasse budgétaire, le «shutdown». Mais pendant ce temps, à quelque 400 kilomètres au-dessus de nos têtes, deux astronautes de la Nasa, Karen Nyberg et Mike Hopkins, tournent autour de la Terre à bord de la Station spatiale internationale (ISS). La blonde Nyberg depuis le 28 mai, et son collègue Hopkins depuis le 25 septembre. Seront-ils livrés à eux-mêmes? Dans son intervention de lundi soir, le président des États-Unis les a rassurés: «Mission control», le centre de contrôle des vols spatiaux, basé à Houston (Texas), continuera de fonctionner tout comme les services publics essentiels.
Barack Obama ne l’a pas précisé, mais logiquement, les deux astronautes risquent de ne pas être payés tant que dure le blocage budgétaire. Une consolation, Nyberg et Hopkins ne sont pas seuls à bord: trois Russes et un Italien cohabitent avec eux dans le complexe orbital, grand comme un terrain de football. Et depuis la mise à la retraite des navettes américaines, trop coûteuses, ce sont les Russes, avec leur antique capsule Soyouz, qui assurent la desserte de la station. En outre, Vladimir Poutine ne se laisse pas dicter son budget par la Douma… En leur temps, deux cosmonautes russes vécurent un traumatisme bien plus angoissant que le «shutdown» fédéral: en 1991, l’un d’eux, Sergueï Krikaliev, parti d’Union soviétique, fut tenu à l’écart de l’effondrement de l’URSS et resta dix mois en orbite à bord de la station Mir.
Le Meccano orbital ISS est depuis longtemps dans le collimateur du Congrès. Les Etats-Unis ont pris en charge l’essentiel du coût de sa construction évalué à 100 milliards de dollars et continuent à payer 3 milliards de dollars par an pour l’exploitation.
Si les astronautes ne sont pas abandonnés, la paralysie budgétaire s’étend jusque sur la planète Mars! Le robot-jeep Curiosity sera mis en veille, a prévenu un porte-parole de la Nasa, et n’enverra aucune donnée scientifique pendant la fermeture forcée de l’agence spatiale.