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Opportunité, Curiosité et Intellectualité

today8 juin 2013 3

Arrière-plan
Opportunity

La Nasa n’a jamais été aussi heureuse de découvrir de l’eau. Près de 10 ans après son lancement vers Mars, le robot Opportunity a découvert des traces d’une eau propice au développement de la vie, s’est félicitée vendredi l’agence spatiale américaine. Le véhicule fonctionnant à l’énergie solaire vient de finir l’analyse de ce qui est sans doute la plus vieille roche qu’il ait jamais étudiée, baptisée Esperance 6, et qui a révélé qu’une eau propice au développement de la vie avait coulé en abondance sur la Planète Rouge, laissant derrière elle des minéraux argileux.

Cette découverte est «l’une des plus importantes» réalisées au cours de la mission d’Opportunity parce qu’elle met en lumière des éléments chimiques très différents de ceux qui avaient jusqu’à maintenant été trouvés dans des traces d’eau sur Mars, une planète aujourd’hui très sèche, a pointé Steve Squyres, de l’université Cornell, un des responsables du programme.

Les roches les plus anciennes, comme Esperance 6, ont un pH neutre, signe que l’eau aux premiers temps de l’histoire de Mars «était bien plus propice, dans ses éléments chimiques, son pH, son niveau d’acidité, au développement d’éléments chimiques pouvant aboutir à la naissance d’une forme de vie», a expliqué Squyres.

«Handicapé d’une épaule», comme l’a souligné Steve Squyres, le robot est désormais en route, à la vitesse de 50 m par jour, vers une zone à 1,5 km de son ancien emplacement, où les couches géologiques sont beaucoup plus nombreuses. Opportunity et son jumeau Spirit avaient été lancés vers Mars en 2003 et avaient atteint la Planète Rouge en janvier 2004 pour une mission d’exploration qui devait initialement durer trois mois, Mars Exploration Rover (MER). Les deux ont trouvé des traces anciennes d’eau sur Mars.
Spirit est depuis considéré comme perdu, enfoui dans le sable, et a transmis ses dernières données scientifiques le 22 mars 2010.

De son côté, la sonde Curiosity, présente sur Mars, était resté au même endroit ou presque, effectuant quelques prélèvements de l’air, de sable, de roche et multipliant les mises à jour et autres vérifications de ses instruments. Malgré le peu de déplacements, la sonde a déjà rempli une partie de son objectif en établissant que Mars avait pu abriter de l’eau sous forme liquide, et par conséquent peut-être offert des conditions favorables au développement d’une forme de vie.

Mais bien que la zone actuelle dans laquelle Curiosity soit prolifique en éléments dignes d’intérêt scientifique (la sonde a récemment établi que des rivières avaient coulé sur Mars), son objectif l’amène aujourd’hui à réaliser un trajet de plus de 8 km. En ligne de mire : le mont Sharp, une montagne martienne qui culmine à 5500 mètres et qui pourrait révéler bien plus encore que ce qui a été découvert jusqu’ici.

« C’est comme regarder les couches du Grand Canyon. Elles préservent et enregistrent comment les choses se déroulaient avant et comment cela a changé avec le temps » rapporte Joy Crisp.

Actuellement, il est impossible de savoir quand précisément la sonde arrivera à son objectif. La NASA a déjà prévu divers itinéraires en fonction de la topographie et des capacités de franchissement de la sonde, mais divers arrêts pourraient avoir lieu pour réaliser quelques analyses complémentaires pendant le voyage. Sans oublier une rencontre avec les « dust-devils » (tourbillons de poussière) qui peuvent endommager les robots.

Le mont Sharp devrait permettre à Curiosity d’analyser diverses couches de roche qui dévoilent l’histoire de Mars. L’occasion serait unique d’accéder à certaines roches, et donc certaines époques de la planète.

Ces prochains jours, Curiosity pourrait être à l’origine aussi de nouvelles découvertes capitales.

Écrit par: radio_pulsar

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